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  • Jean-Marc Zulesi

J'AI VISITÉ LA PRISON DE SALON-DE-PROVENCE


 

En tant que député, j'ai le droit de visiter les établissements pénitentiaires. Hier matin, guidé par Alain MUZI, directeur, Florence BOULET, directrice adjointe, et Georges VIALAN, visiteur de prison, j'ai fait le tour du centre de détention de Salon-de-Provence. Objectifs : se rendre compte de la réalité du milieu carcéral et obtenir un éclairage de terrain sur les réformes à venir.


Pour rappel, la structure a été construite en 1991 dans le parc d'activités de la Crau. Elle dispose de 650 places et elle accueille 644 détenus, ce qui la préserve des problématiques de surpopulation carcérale (139 % de taux d'occupation moyen en France) rencontrées dans des maisons d'arrêt comme celles des Baumettes à Marseille. À Salon-de-Provence, les personnes sous écrou sont des hommes majeurs condamnés à des peines d'emprisonnement d'au moins 2 ans.


Enjeu : valoriser le métier de surveillant pénitentiaire


Cela ne veut pas dire que le centre de détention salonais ne rencontre pas de difficultés. L'établissement doit faire face à des contraintes budgétaires qui le ralentissent dans le renouvellement de ses équipements. Par exemple, le jour de ma visite, j'ai constater que l'ascenseur était en panne, ce qui obligeait les agents à monter les repas à pied dans les étages.


Le centre de détention rencontre également des difficultés pour recruter des surveillants pénitentiaires. Elle fonctionne avec 120 agents en moyenne, alors qu'elle a besoin de 131 postes. L'une des explications : le manque d'attractivité du métier qui a pour conséquence une pénurie de candidats. C'est une problématique que je ferai remonter au Ministère de la Justice et à mes collègues de la Commission des Lois à l'Assemblée Nationale. En effet, nous avons pour horizon de construire de nouvelles places de prison ; mais nous devons parallèlement nous donner les moyens d'embaucher les surveillants qui sont indispensables au bon fonctionnement de ces futures structures.


Quid des téléphones fixes dans les cellules ?


Par ailleurs, lors de cette visite, j'ai demandé à Alain MUZI son sentiment sur l'installation de téléphones fixes dans les cellules. Le contexte : cette solution est expérimentée à Montmédy (Meuse) depuis juillet 2016. Elle a pour objectifs de favoriser les liens familiaux, ce qui est un facteur essentiel en vue de la réinsertion des détenus ; et de lutter contre le trafic de téléphones portables qui est générateur d'incidents dans le milieu carcéral. Le Gouvernement a récemment annoncé la généralisation progressive de ce dispositif.


Le directeur m'a alerté sur le fait que, dans son établissement, des téléphones fixes étaient installés dans les coursives mais que les détenus ne les utilisaient que très peu parce que les communications étaient chères. C'est une difficulté que je ferai également remonter au Gouvernement et à l'Assemblée Nationale.


La prison doit aussi réparer !


Je ne veux pas "victimiser" les détenus, mais je veux dire que la prison doit aussi réparer ! J'ai pu constater les efforts qui sont faits au centre de détention de Salon-de-Provence en ce sens : création prochaine d'une Unité de Vie Familiale (UVF) pour permettre aux détenus de partager du temps avec leurs proches, mise en place d'activités sportives, possibilité de travailler en atelier, suivi de formations professionnelles, préparation à des examens...


"La sortie, ça se prépare dès l'arrivée !", a résumé Alain MUZI. Un sentiment que je partage : l'accompagnement vers la réinsertion professionnelle et civique des détenus est le meilleur moyen de lutter contre la récidive et d'améliorer notre vie en société.


UNE POLITIQUE CARCÉRALE, DEUX AXES DE TRAVAIL


  • Construction de 15 000 places de prison durant le quinquennat.

  • Réflexion sur le statut de la peine et développement des peines alternatives et des travaux d'intérêt général (qui ne représentent que 7 % des peines prononcées).

 

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