- Jean-Marc Zulesi
RETRAITES : L’OBSTRUCTION PARLEMENTAIRE NE DOIT PAS FAIRE OUBLIER LE FOND DE LA RÉFORME


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Dans ce contexte particulier et à l’image de mon action depuis le début de mon mandat, il est de mon devoir d’informer et de dialoguer avec l’ensemble des partenaires sociaux. Dans cette optique, je continuerai d’aller à la rencontre des acteurs et citoyens de la circonscription qui m’en font la demande, toujours dans une perspective d’apaisement et de délibération constructive. Cette réforme est un enjeu majeur pour l’ensemble des Français et j’aimerais clarifier le texte, souvent victime d’approximations, de désinformations et de simplifications opportunistes.
Un constat : simplifier un système devenu injuste et inadapté
Le système actuel est injuste. Il existe 42 régimes avant la réforme, avec des règles, des statuts et des avantages qui leurs sont propres. Ainsi, tous les français ne bénéficient pas des mêmes droits lors de leur départ à la retraite.

Le système actuel est illisible. En moyenne, les français sont affiliés à 3 régimes de retraite différents. Cela complique grandement les démarches et entraîne une incertitude au moment du départ à la retraite.
Le système actuel est dépassé. Il n’est non seulement plus adapté aux réalités des changements de métiers, mais est aussi insoutenable par rapport à l’augmentation de l’espérance de vie.
Ce n’est pas la fin du régime par répartition, nous maintenons la solidarité intergénérationnelle, le système universel permettant une meilleure redistribution, notamment envers les plus modestes.
Un système en points, plus juste et plus clair
Chaque Français aura accès à son compte de points, et pourra savoir à tout moment où il en est de sa retraite future.

La valeur du point sera déterminée par les partenaires sociaux. À défaut les points seront revalorisés comme les salaires. Le projet de loi donne expressément la garantie que la valeur du point ne pourra pas baisser.
Les points seront bien indexés sur la hausse des salaires et des revenus d’activité, pas sur l’inflation, la valeur de l’euro cotisé sera donc constante dans le temps.
Des règles identiques pour tous
1 euro cotisé vaudra toujours la même chose, peu importe votre statut (salarié, indépendant, fonctionnaire ou parlementaire). Aujourd’hui, un euro cotisé en début de carrière vaut moins qu’un euro cotisé en fin de carrière, car il est revalorisé sur l’inflation et non sur les salaires. Par ailleurs vous ne serez plus pénalisé parce que vous changez d’entreprise, de statut.
Chaque euro cotisé donnera des droits. Aujourd’hui, certaines cotisations ne sont jamais prises en compte dans le calcul (c’est le cas de nombreux petits jobs d’été ou étudiants…). Demain, chaque euro cotisé, même à de très petits montants, permettra d’acquérir des points.
La pénibilité du travail mieux prise en compte
Un abaissement des seuils du Compte Professionnel de Prévention (C2P) : pour le travail de nuit et le travail en alternance.
Le déplafonnement du C2P pour que les personnes puissent acquérir davantage de points qui serviront à aménager leur fin de carrière, en passant à temps partiel par exemple. Les personnes ayant travaillé plusieurs années à des postes pénibles pourront diminuer leur temps de travail lorsqu’elles approcheront de la retraite.
Une extension du C2P à la fonction publique.
Un régime plus protecteur face à la précarité
Une suppression de l’âge d’annulation de la décote : aujourd’hui, une personne à qui il manque des trimestres est contrainte d’attendre 67 ans pour liquider sa retraite. Avec la réforme elle pourra partir 3 ans plus tôt.
Des points acquis dès la première heure travaillée : à l’heure actuelle, aucun droit n’est ouvert à moins de 150 heures par trimestre.
Les 25% de retraités les plus modestes sont les grands gagnants de la réforme: les pensions des retraités de la génération 1980 augmentent de 30% par rapport au système actuel.
Une pension minimale à 85% du SMIC, pour une personne ayant travaillé toute sa vie, même à temps partiel si elles répondent aux conditions de la carrière complète.
Une revalorisation dès 2022, avec une pension minimale garantie à 1000 € par mois, puis à 85% du SMIC en 2025 pour une carrière complète au SMIC.

Un régime plus juste envers les femmes
Les femmes sont désavantagées par le système actuel. Elles touchent, en moyenne, une pension inférieure de 42% à celle des hommes.
Concernant la maternité, les congés seront compensés à 100%. En outre, des points seront accordés pour chaque enfant et ce, dès le 1er enfant.
Pour prévenir les risques liés à un veuvage, un système de réversion garantissant 70% des revenus du couple dès 55 ans sera mis en place. Les femmes sont plus concernées par les risques de précarité lié à la perte d’un conjoint et représente 90% des bénéficiaires de ce système.

Les préjudices de carrière sont d’autant plus importants pour les femmes qui élèvent seules leur enfant, c’est pourquoi la réforme prévoit une majoration des droits pour les familles monoparentales.
Nous souhaitons créer un dispositif spécifique pour protéger les femmes qui, dans le cadre d’un accord commun au sein du couple, ont pu réduire ou interrompre leur activité soit pour s’occuper de leurs enfants, soit pour suivre leur conjoint dans les évolutions de sa carrière professionnelle.